Ancien Palais du Parlement
Fleuron du patrimoine architectural grenoblois, ce remarquable bâtiment fut pendant plus de 500 ans le siège de la Justice à Grenoble. Antoine Berthet, jugé ici, inspira à Stendhal le personnage de Julien Sorel (Le Rouge et le Noir).
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Parlement du Dauphiné et siège de la Chambre des Comptes et du bailliage du Grésivaudan du début du XVIème siècle jusqu'en 1790, il fut ensuite palais de justice de Grenoble de 1800 à 2002 avec la Cour d'Appel, Cour d'Assises, Tribunal de Grande Instance et tribunal de commerce.
L'ancien parlement était la plus haute cour de justice du Dauphiné. Il comptait environ 70 magistrats : 10 présidents des chambres d'audience, 55 conseillers, un procureur général, 3 avocats généraux et 2 chevaliers d'honneur. Le parlement enregistrait les lois et édits émis par le roi afin qu'ils puissent être appliqués dans la province. Par le cahier de remontrances, le parlement avait néanmoins le droit de refuser un enregistrement qu'il jugeait néfaste pour la province. L'usage plus fréquent de ce droit dans la deuxième moitié du XVIIIème siècle et notamment en 1788 conduira Louis XVI à faire fermer le parlement, évènement qui sera à l'origine de la célèbre Journée des Tuiles.
Par ses Arrêts concernant de nombreux domaines de l'activité du Dauphiné, le parlement réglait et organisait également une grande partie de la vie de la province.
Situées au centre de la façade sur la place, les parties les plus anciennes du bâtiment, de style gothique flamboyant, furent édifiées en pierre de l'Echaillon sous Louis XII entre 1490 et 1510.
La Chambre des Comptes fit construire au milieu du XVIème siècle en pierre grise bleutée la prestigieuse aile droite, reprenant l'ensemble du vocabulaire architectural de la Renaissance.
Les architectes Daumet et Riondel, dans le cadre de l'agrandissement et modernisation du palais de justice entre 1893 et 1897, réédifièrent la façade gauche sur la place, en copiant l'aile renaissance.
A l'intérieur, deux passages voûtés sur croisées d'ogives : le plus ancien, gothique flamboyant, a conservé d'intéressants culs-de-lampe sculptés.
Le second, de style renaissance, arbore les bustes des Dauphins qui régnèrent en Dauphiné du XIème au XIVème siècle (copies de plâtre). Dans une ancienne chambre du Tribunal civil se trouvent les exceptionnelles boiseries murales de style gothique flamboyant réalisées par le sculpteur allemand Paul Jude entre 1521 et 1524 pour la Chambre des Comptes.
Il est aujourd'hui propriété du département de l'Isère.